Cette dentisterie est dite adhésive car toutes les restaurations sont collées au moyen d’une résine qui adhère aux surfaces dentaires. Le collage permet en particulier de préserver au maximum les tissus dentaires. Pour faire tenir une restauration adhésive, le dentiste n’a en effet plus besoin de réduire la dent en une forme géométrique, apte à recevoir une pièce prothétique imbriquée (de type couronne). Il la colle tout simplement, quelle que soit la forme initiale de la dent. Plus respectueuses de la biologie, les techniques de conditionnement dentaire en dentisterie adhésive permettent ainsi dans de nombreux cas de ne pas avoir recours à des traitements de racine (cf. chapitre endodontie), de même qu’elles ménagent l’environnement gingival, contrairement aux techniques prothétiques conventionnelles (dents fragilisées, liseré noir visible autour des couronnes au niveau de la gencive).
Cette dentisterie est dite esthétique car tous les matériaux utilisés (i.e. le composite ou la céramique) permettent de reproduire fidèlement les différentes couleurs dentaires rencontrées dans la nature.
Au niveau des dents antérieures :
On distingue les techniques réalisées directement au fauteuil par le médecin-dentiste, des techniques qui font aussi appel au laboratoire.
Lorsque les dents sont peu abîmées (petites caries ou petite fracture), il est généralement possible de les reconstruire à l’aide d’un matériau composite, en une séance, directement au cabinet dentaire.
Exemple 1 :

Les dents étant préalablement isolées à l’aide d’une digue en latex, une petite cavité de carie sur une incisive peut être rapidement et facilement comblée en une séance et sous anesthésie avec du composite.
Exemple 2 :

Suite à une chute, l’angle d’une incisive centrale d’un enfant de 9 ans s’est fracturé. Après un traitement d’urgence qui consiste à protéger le plus rapidement possible les tissus vivants de la dent (la pulpe), une reconstruction au composite permet ensuite de restaurer durablement l’esthétique et la fonction.
Lorsque les dents sont d’avantage détruites (dentisterie reconstructrice) ou lorsque le patient souhaite modifier la forme ou la couleur de ses dents antérieures (dentisterie purement esthétique), le médecin-dentiste pourra confectionner, avec l’aide du laboratoire, des facettes en céramique.
Une facette est une fine coquille de porcelaine (0.5-1mm d’épaisseur en général) qui recouvre la partie visible de la dent, modifiant ainsi à loisir sa morphologie et/ou sa couleur initiale.
Appliquée aux dents, cette méthode se rapproche sur le principe, tout en étant techniquement très différente, des faux-ongles posés au bout des doigts.
Exemple 3 :

Chez cette jeune patiente de 30 ans, une usure importante de ces incisives a progressivement dégradé son sourire. Après une légère mise en forme de la surface des quatre incisives (le composite réalisé 10 ans auparavant sur les incisives latérales étant préalablement déposé), une empreinte est prise afin que le céramiste confectionne les facettes en porcelaine au laboratoire. Quelques jours plus tard, les facettes peuvent être collées directement sur les préparations.
Au niveau des dents postérieures :
Pour les prémolaires et les molaires, on distingue, tout comme pour les dents antérieures, les techniques réalisées directement au fauteuil par le médecin-dentiste, des techniques qui font aussi appel au laboratoire.
Lorsque la perte de tissus (carie, traumatisme) n’excède pas la moitié du volume de la dent, des matériaux composites cosmétiques sont directement modelés dans la cavité par le chirurgien-dentiste. En une séance, esthétique et fonction sont rétablies.
Exemple 1 :

Sur ces prémolaires et sur cette molaire, d’anciennes restaurations à l’amalgame et au composite doivent être remplacées (perte d’étanchéité). Les cavités obtenues, de volume modéré, peuvent alors être comblées sous anesthésie à l’aide de composite, directement au fauteuil par le chirurgien-dentiste, en une seule séance.
Lorsque les dents ont perdues plus de la moitié de leur volume, une restauration indirecte faisant appel au technicien de laboratoire devient nécessaire.
L’opération consiste à fabriquer une pièce cosmétique au format exact de la cavité. Un peu à la manière d’une pièce de puzzle.
Ces pièces sont appelées « inlays » ou « onlays ». Leur conception est de nos jours assistée par ordinateur, afin d’assurer une précision et une reproductibilité maximales des résultats.
La dent reste généralement vivante, le chirurgien-dentiste n’a nullement besoin, pour des raisons techniques, de la tailler d’avantage, la restauration est ainsi à la fois respectueuse de la biologie et parfaitement intégrée dans son environnement naturel.
Exemple 2 :

Après une isolation soigneuse du champ opératoire, une cavité de gros volume sur une molaire est restaurée par une incrustation adhésive de type « inlay/onlay ». Grâce à ce procédé, la dent reste vivante et la gencive n’est pas agressée. A noter que les inlays/onlays peuvent aussi être réalisés en métaux précieux (or jaune) ; de nos jours cependant, les matériaux « blancs » (composite de laboratoire ou céramique) sont généralement préférés.